Petit historique de l'accordéon
Publié le 8 février 2012
L'accordéon, parfois tenu pour mort et renaissant toujours plus vivant de ses cendres, possède une histoire fertile en rebondissements. En effet, il semblerait, qu'après une période où il fut mis à l'écart, ainsi que je le souligne plus loin, il revienne comme instrument à part entière.
L'accordéon est prodigue en ancêtres. Néanmoins, instrument moderne par excellence, il n'existe en tant que tel qu'à partir de 1829, puisque le viennois Cyril Demian déposa un brevet pour l'accordion, rebaptisé bientôt accordéon. Ce sera l'accordéon populaire, l'accordéon diatonique. De chaque côté du soufflet, il y a une boîte d'anches. Celles-ci sont des languettes dont les vibrations produisent les sons. Quelques semaines plus tard, à Londres, un certain Charles Wheatstone dépose à son tour une demande de brevet pour un symphonion à souflets qui sera rebaptisé par ses soins, concertina, en décembre 1833. Ce dernier désigne un accordéon de forme hexagonale, à deux claviers boutons. Ce sera l'accordéon considéré comme "noble".
Mais, si nous remontons à leurs ancêtres, c'est en 1500 avant J.C. que des orgues portables ont été trouvés et exhumés de ruines en Grèce. En l'an 63 de notre ère, des fragments d'un orgue portatif dont le fonctionnement paraît similaire à celui du concertina, ont été retrouvés.
Revenons maintenant en 1852, où Philippe-Joseph Bouton, un nom prédestiné, créa l'accordéon-piano, où le clavier de la main droite n'est plus à boutons mais à touches piano !
A la fin du 19ème siècle, des facteurs italiens inventèrent un système consistant à mettre sur le même support, deux anches identiques donnant le même son. Ce qui eût pour effet de supprimer le "tirer-pousser" utilisé avec un accordéon diatonique. Le clavier main gauche pût ainsi se développer et le clavier main droite possédait de trois à cinq rangées selon le type d'accordéon. Ces nouveaux instruments furent rebaptisés alors accordéons chromatiques. On utilise de plus en plus celui-ci, nettement plus musical.
Rappelons que le clavier main gauche n'était à l'origine qu'un socle, ne servant qu'à pousser ou tirer le soufflet. Puis, le nombre de touches qui furent fixées, augmenta petit à petit jusqu'en 1895, date à laquelle des instruments permettent de passer progressivement de quatorze à cent vingt basses pour aboutir au système dit des "basses composées" ou "basses standards". Chaque touche de ce système fait entendre des basses et des accords majeurs, mineurs et septième de dominante. La période qui va suivre verra apparaître le système dit des "basses chromatiques" et celui "à déclencheur".
L'accordéon chromatique est le plus répandu aujourd'hui. Il a développé trois types d'accordéons. L'accordéon musette possède les basses standards. L'accordéon classique, les claviers main droite et main gauche identiques. L'accordéon midi, le demier né, est électronique.
Avec l'accordéon, on peut jouer aussi du jazz, du blues... et du rock, mais, lequel accepta mal cet instrument, du milieu des années 60 à la deuxième moitié des années 70. Puis il revint à la mode dans les années 80.
En résumé, par rapport à l'évolution culturelle, celle de l'accordéon occupe une position exemplaire. Cependant, l'instrument est présent dans tous les styles de musique.
Rappelons les caractéristiques majeures de l'accordéon : sa "portabilité", sa capacité à produire des harmonies, des accords et à associer des anches libres actionnées par un soufflet.
L'accordéon, qui revient en force, est la voix de tous ceux qui ne renonceront jamais à conjuguer danse et amour, rythme et poésie.