Histoire de l'EMC

Publié le 11 octobre 2011

Ceux qui ont construit l'Ensemble Musical Crollois

Hugues Bardone
Hugues Bardone

Ce sont bien sûr les musiciens de l'harmonie, les élèves et professeurs de l'école, ceux qui ont donné du temps au conseil d'administration. Mais nous souhaitons rendre un hommage plus particulier aux quatre membres d'honneur de l'EMC : les trois premiers présidents et...

Hugues Bardone qui a été l'instigateur de la renaissance d'une société musicale à Crolles. Il a été aussi : vice-président de l'EMC pendant les deux premières années, puis à nouveau dans les années 90, responsable de la commission technique et pédagogique jusqu'à 1991, membre du conseil d'administration jusqu'à mars 1999, l'un des deux professeurs qui a ouvert l'école de musique en 1979, il a enseigné la trompette jusqu'au début des années 90, le solfège et la batterie au cours des années 80. Il fait ses débuts de musicien à l'Union Lyrique, la fanfare de Brignoud. Pendant la guerre, il se rend à vélo aux cours du conservatoire à Grenoble. Passionné de jazz, il va pendant près de 20 ans animer avec Marin Capponi l'orchestre Hugues Marin.


Les présidents

Pierre Ducros
Pierre Ducros

Gilbert Dalet, président de 1979 à 1981, a guidé les premiers pas de l'EMC. Il a fallu trouver et rassembler les premiers musiciens, prendre les contacts avec la mairie, obtenir des locaux, trouver les premiers élèves.

Marguerite Doche, présidente de 1981 à 1992, a organisé le développement de l'EMC : 40 élèves et moins de 20 musiciens à l'harmonie à son arrivée, 200 élèves et 50 musiciens à son départ.

Guy Bonnement
Guy Bonnement

Bernard Gay-Pageon, président de 1992 à 1994, a assuré le passage à une gestion quasi professionnelle devenue indispensable aujourd'hui dans une association de cette taille.

Pierre Ducros, président de juin 1994 à février 1995, est toujours membre de notre conseil d'administration et musicien à l'harmonie.

Guy Bonnement, président actuel, conduit notre association depuis 1995.


Les directeurs

James Rault
James Rault

Henri Raymond : directeur de l'harmonie et de l'école de 1984 à 1989, professeur de clarinette de 1984 à 1991.

James Rault : directeur de l'harmonie et de l'école de 1989 à 2006, au sein de laquelle il enseigne le trombone, le solfège et, également, la basse et le baryton.

Carine Morel : après avoir rejoint l'EMC en septembre 2001 en tant que secrétaire, elle en prend la direction administrative en janvier 2004.

Olivier Diederichs : saxophoniste diplômé d'état, chef d'orchestre, arrivé dans la structure en janvier 2002, il prend la direction pédagogique de l'école en septembre 2006.


La Fanfare de Crolles 110 ans de musique

Deux anniversaires en un

En 1999 nous avons fêté en même temps les vingt ans de l'Ensemble Musical Crollois et les cent dix ans de la musique à Crolles. C'est en effet en 1889 que s'est créée la Fanfare de Crolles. Nous publions ici, avec l'aimable autorisation de l'auteur, deux extraits de "Crolles, mon village", un ouvrage de Augustin Aymoz. Monsieur Aymoz est l'auteur de plusieurs ouvrages que ne manqueront pas de lire tous ceux que l'histoire locale intéresse. Ceux-ci sont disponibles dans toutes les bonnes librairies de la commune.

La retraite aux flambeaux de la Fanfare

Le 18 septembre 1891, M. Thévenet, président de la Fanfare de Crolles sollicite une subvention de la commune. Le Conseil, "considérant que cette société existe depuis deux ans, et qu'elle n'a d'autre ressources pour payer son chef que le montant des cotisations de ses membres honoraires, vote une subvention de cent francs."

La Fanfare est présente à toutes les cérémonies officielles. La veille du 14 juillet elle défile dans le village et dans tous les hameaux : c'est la célèbre "Retraite aux flambeaux", attendue par tous les habitants, qui accourent de toutes parts. En tête, le porte-bannière hisse fièrement l'emblème de la Fanfare(1) où sont suspendues de nombreuses médailles commémoratives. En cette veille de Fête nationale, cette bannière joue le rôle d'étendard de la Liberté. Puis suivent les musiciens au grand complet entourés des porte-flambeaux. Le cortège s'arrête dans tous les quartiers, devant les fontaines publiques. Là, les exécutants interprètent un morceau de leur répertoire. Quelques "canards s'échappent parfois, mais, dans l'euphorie de la foule ils passent presque inaperçus sauf dans l'oreille du chef qui fronce les sourcils. La retraite se termine sur le pont de Craponoz en limite de Bernin, et toute la troupe se retrouve à l'hôtel de la Dent de Crolles, pour manger le "pot-au-feu".

Cette longue tournée pédestre est quand même fatigante. Dans les années qui suivent l'armistice du 8 mai 1945, elle sera remplacée par une Retraite aux flambeaux "motorisée". Nos musiciens patriotes sont maintenant juchés sur le camion de Georges Gabert. On n'arrête pas le progrès !

Salles des fêtes de la Poste et de la Gare

La première salle portant le titre de "salle des fêtes de Crolles" voit le jour au lendemain de l'ouverture du deuxième bureau de poste, en 1930. Située derrière le nouvel établissement postal, près du Jardin du receveur des postes, elle n'en est pas moins fière, notre première salle des fêtes(2) ! C'est là qu'ont lieu les réunions des sociétés communales, les répétitions de la Fanfare, les réunions publiques des partis politiques, à l'occasion des élections cantonales et législatives.[...]

Puis la paix signée, le 8 mai 1945, la municipalité passe un accord avec la Régie départementale des voies ferrées, pour transformer l'ancien dépôt du tramway Grenoble-Chapareillan en une nouvelle salle des fêtes(3), beaucoup plus vaste. L'ancienne n'a plus qu'à s'effacer devant sa grande concurrente. Elle devient la "petite salle des fêtes", et elle continue néanmoins à être utilisée pour certaines réunions et, principalement, pour les répétitions de la "Fanfare de Crolles".

(1) L'Ensemble Musical Crollois conserve toujours cette bannière qui date de 1892.
(2) Cette salle est située 190 avenue de la Résistance.
(3) Cette salle des fêtes vient d'être transformée cette année en boulodrome couvert, tandis que la salle de l'Espace Jeune la remplace.


L'Ensemble Musical Crollois

La création

Dans les années 50 et 60 beaucoup de sociétés musicales disparaissent en France. Ce sera aussi le cas à Crolles. Mais cette mise en sommeil ne signifie pas la disparition définitive de la musique à Crolles. En février 1979, à la demande de Paul Jargot maire de Crolles, Hugues Bardone contacte Gilbert Dalet en vue de la création d'une fanfare et procède sans tarder au recrutement des musiciens de Crolles et des environs. Une dizaine répondent à son appel. Les premières répétitions ont lieu salle des Ardillais et sont autant de succès. Aussi il est décidé d'élaborer des statuts, de prendre contact avec la municipalité afin d'assurer le financement de la société, de créer une école de musique.

Un bureau provisoire se constitue en avril. Gilbert Dalet est président, Hugues Bardone vice-président et Camille Morel trésorier. Le maire les reçoit et encourage les projets. La première subvention municipale, 5000 francs inscrits au budget additionnel, doit permettre d'acheter les vestes pour les musiciens. Les statuts sont déposés à la préfecture le 21 juin.

Au printemps 79, la fanfare (on ne parle pas encore d'harmonie) travaille sous la direction de Denis Cugnod et rassemble onze musiciens : Hugues Bardone (trompette et saxophone), Gilbert Jourdan et Jean Perez (saxophone), Alain Bout (grosse caisse), Vladimir Izinck (cymbales), Gérard Bardone et Denis Morel (trompette), MM. Bergatto et Buscarini (clarinette), M. Dechett (basse) et Michel Siaud (trombone). La fanfare fait sa première sortie le 8 mai.

Une enquête est distribuée dans les écoles de la commune en vue de la création d'une école de musique. La mairie n'envisageant pas une école de musique municipale, une école associative voit le jour. Les cours débutent le 9 octobre. Quarante élèves s'inscrivent pour suivre l'enseignement de Hugues Bardone et Jean Perez, pour la plupart en solfège uniquement.

Les premières années

La première fanfare

Au cours des premières années la fanfare se produit régulièrement pour les cérémonies des 11 novembre et 8 mai, la fête du village, le comice agricole (Crolles est encore un village).

A la rentrée 1980, douze élèves sont inscrits en première année de solfège, seize en deuxième année de solfège et dix-huit en instrument. Les instruments enseignés à l'école de musique sont la clarinette (plus de la moitié des instrumentistes), la flûte, la trompette et le saxophone. Au cours de cette année le bureau sollicite les musiciens de l'ancienne fanfare de Crolles.

En septembre 1981 Marguerite Doche succcède à Gilbert Dalet comme présidente. A partir de cette rentrée la MJC n'assure plus de cours de solfège. Trente quatre élèves suivent les cours de première année de solfège à l'EMC, vingt trois élèves sont inscrits en solfège et instrument, sans compter sept adultes qui commencent le solfège.

A la rentrée 1983, l'école de musique quitte les Ardillais pour s'installer au-dessus de l'école de la Cascade. Les effectifs de l'école progressent : 40 en 1979, 49 en 1980, 50 en 1981, 70 en 1983. Au mois de juillet 1984 (entre le 10 et le 13), les élèves de l'école passent pour la première fois un examen.

En 1984 Henri Raymond , chef de musique et professeur de clarinette au Touvet et à Goncelin, prend les mêmes fonctions à Crolles. Les autres professeurs sont madame Marais (flûte), messieurs Bardone (trompette et batterie) et Jourdan (saxophone). Ces quatre professeurs partagent l'enseignement du solfège avec monsieur Marais. Pendant quelques années les effectifs de l'école baissent progressivement de 52 en 1984 à 38 en 1988. Mais les élèves formés permettent d'étoffer l'harmonie. A partir de 1986 on ne parle plus de fanfare mais d'harmonie. Ceci correspond mieux à l'orchestre de l'EMC avec l'augmentation du nombre de bois (clarinettes, flûtes, saxophones).

En 1986 les locaux utilisés ne sont plus disponibles, il faut donc déménager dans les locaux de l'école des Charmanches (actuelle école des Sources). Mais ces locaux sont moins commodes et l'EMC demande des locaux qui lui soient propres. En 1988 des salles lui sont attribués dans la maison Bouteillon qui vient d'être acquise par la commune.

A partir de 1987 un orchestre de jeunes émanant des écoles de musique de Crolles, Goncelin et Le Touvet est formé afin de permettre aux élèves d'intégrer par la suite l'harmonie Plus facilement.

En 1989 James Rault succède à Henri Raymond à la direction de l'harmonie et de l'école de musique. A cette occasion, l'EMC devient complètement indépendante de Goncelin et Le Touvet dans son fonctionnement, son répertoire et ses prestations.

Au cours de cette première décennie l'école a eu un effectif qui tournait autour de 40 à 50 élèves. Cette stabilité a permis à la fois de construire les bases du fonctionnement de l'école et d'amener des jeunes à l'harmonie.

Lire aussi "Les Papys de la musique"

Le développement

A l'aube de cette deuxième décennie, l'harmonie de Crolles compte 30 musiciens. En 10 ans l'effectif a triplé malgré les départs à chaque fin d'année. L'école de musique s'appuie sur l'expérience acquise. Tout est en place pour franchir une nouvelle étape. Un effort d'information de la population va permettre de doubler les effectifs de l'école : 82 à la rentrée 1989 contre 38 un an plus tôt. Les trois salles de la maison Bouteillon vont se révéler insuffisantes : l'inscription de 20 élèves est refusée. L'enseignement de l'école s'élargit au-delà des instruments de l'harmonie : ce sont les débuts du piano à l'EMC. Une partie des cours doit avoir lieu dans la MJC. L'EMC dispose désormais de son propre orchestre junior.

En 1990, l'EMC double à nouveau son nombre d'élèves et atteint l'effectif de 177. Malgré l'accueil de nombreux cours à la MJC la question des locaux devient cruciale. Au cours de ces années de nouveaux instruments font leur apparition à l'école de musique : le hautbois en 1990, le cor en 1994, le tuba en 1997. La gamme des percussions s'élargit avec l'achat de claviers et de timbales.

Pour l'harmonie de Crolles, l'année 1991 est chargée : outre le concert de gala (7 juin), qui est organisé tous les ans depuis 1990, l'harmonie va participer à un Festival Concert à Pontcharra (16 mars), Crolles (13 avril), Le Touvet (20 avril), Allevard (15 mai) et La Rochette (1er juin) avec les harmonies de ces ~ communes et la batterie fanfare de Theys.

Les efforts faits pour l'enseignement de la musique permettent d'amener le nombre de musiciens de l'harmonie à 40 en 1991-92, 50 l'année suivante pour atteindre 69 aujourd'hui. L'orchestre junior se développe lui aussi pour atteindre 32 musiciens. Et on a pu créer un troisième orchestre qui rassemble 15 élèves de deuxième année d'instrument.

L'Harmonie 2002
L'Harmonie 2002

En 1993 l'EMC s'installe au collège et à la salle Simone de Beauvoir. L'accueil des 200 élèves est ainsi assuré sur un même site. Les dimensions et l'accès de la salle de répétition conviennent mieux au nombre de musiciens que la salle du deuxième étage de la MJC. En 1998, l'aménagement de locaux propres à l'EMC (un bureau, une salle pour ranger instrument et partition et une salle de cours et de réunion) apportent de meilleures conditions de fonctionnement. Pour autant il reste difficile de poursuivre le développement de l'EMC sans aller plus loin.

Au cours de ces années, la dimension prise par l'EMC l'amène à se produire plus loin : Piémont, Provence, et à participer à des concours. A la rentrée 95 se crée au sein de l'EMC une chorale. Nous avons l'habitude de réunir les enfants de l'école en ensemble vocal. Mais il s'agit là d'une chorale d'adultes. Celle-ci prend son autonomie un an plus tard sous le nom de "Chorale Mosaïque".

Et demain ?

L'EMC poursuit sa route, prête à accueillir encore davantage d'élèves et de musiciens, avec la volonté de rassembler jeunes et anciens, femmes et hommes, quel que soit leur milieu d'origine, dans la pratique de la musique, un art populaire. Dès aujourd'hui les efforts faits pour accueillir chacun, quel que soit son revenu, son âge, son niveau, sont autant d'éléments qui permettent à l'EMC d'être au service de tous.